Notre expérience en France et notre audit des données open data en Île-de-France l’ont montré, les données officielles qu’utilisent les collectivités ou les opérateurs de transport sont perfectibles. Le nommage des arrêts n’est pas toujours conforme à la signalétique et les positions sont parfois approximatives.
Les conséquences pour les voyageurs peuvent être très impactantes : sans connaissance du réseau, il peut être difficile de trouver son arrêt ou d’effectuer sa correspondance dans de bonnes conditions.
Chez Jungle Bus, nous pensons qu’OpenStreetMap et sa communauté peuvent apporter des réponses efficaces à ces problèmes de données. Et nous ne sommes pas les seuls à faire ce pari.
Aujourd’hui, nous vous proposons une étude de cas sur l’expérience de la Norvège.
Retour d’expérience : Ministère des transports de Norvège
Depuis plusieurs années, Entur, une entité dépendante du ministère des Transports et des Communications anime et organise les échanges avec la soixantaine d’opérateurs de transport en bus, train, tram, métro ou encore ferry du pays. Son objectif est de permettre de fournir la meilleur information et accessibilité aux transports à l’échelle du territoire.
Parmi ses différentes missions, Entur collecte les arrêts de tous ces opérateurs et les consolide dans une base, qui est redistribuée en open data dans un format normalisé.
Les opérateurs ont l’obligation d’alimenter cette base avec les arrêts de leur réseau, avec notamment le nom officiel, la position où les voyageurs montent à bord et un identifiant de référence. Cette base contient ainsi près de 100 000 arrêts et est mise à jour quotidiennement.
Cette démarche simplifie et donc favorise l’intermodalité : les différentes options de transport d’un lieu sont plus facilement interconnectables même si elles sont gérées par des opérateurs et des entités différentes.
Pourtant, même avec un cahier des charges précis comme celui préconisé par Entur pour remonter les informations sur les arrêts, les erreurs viennent régulièrement se glisser dans les données et mettre des bâtons dans les roues des voyageurs.
Avant tout : compléter OpenStreetMap
Pour y remédier, Entur a choisi de miser sur OpenStreetMap.
En effet, comme beaucoup d’acteurs de la mobilité, Entur utilise déjà OpenStreetMap pour tous ses calculs d’itinéraires à pied, en voiture et en correspondance avec les transports. L’équipe d’Entur contribue et travaille déjà avec la communauté pour améliorer les données de voiries, en particulier aux abords des gares et autres grands hubs de mobilité.
La première étape a consisté à ajouter dans OpenStreetMap les informations utiles collectées par Entur : position, nom, équipements, et bien sûr l’identifiant de référence dans la base nationale.
Cette étape a eu lieu en mars 2019 pour la majorité des régions ; le travail est encore en cours dans les deux dernières régions, où la qualité de la base nationale n’est pas assez bonne pour permettre une modification d’OpenStreetMap de cette ampleur.
Réconcilier les données tous les mois
Puis, tous les mois, la base nationale des arrêts et les arrêts d’OpenStreetMap sont comparés, à l’aide de l’identifiant de référence.
Les arrêts qui ont été créés ou modifiés suite à des restructurations de réseaux sont ainsi ajoutés à OpenStreetMap.
Puis les arrêts déjà existants qui ont été édités dans OpenStreetMap sont extraits : il s’agit en effet d’arrêts que la communauté locale a modifiés, par exemple pour corriger une position ou un nom.
Toutes ces modifications sont étudiées par Entur, qui contacte alors les opérateurs pour vérifier l’information. Bien souvent, la communauté OpenStreetMap vient corriger des informations imprécises ou erronées dans la base de données officielle.
Il s’agit majoritairement de petites modifications sur la précision du positionnement des arrêts. Mais cela permet aussi régulièrement d’identifier des zones où des travaux de voiries ont modifié l’accès au réseau de transport.
Ces informations sur la voiries peuvent en effet mettre du temps à remonter et à se répercuter dans la base officielle : le travail de terrain et la connaissance locale des contributeurs OpenStreetMap permet de gagner un temps précieux et d’améliorer la qualité de l’information voyageur en Norvège.
Le cas de la Finlande
D’autres pays suivent d’ailleurs déjà cet exemple : la Finlande par exemple a déjà constitué sa base nationale d’arrêts pour des raisons similaires et a récemment complété les arrêts présents dans OpenStreetMap à l’aide de ces informations officielles en provenance des opérateurs.
Des différences avec la France
La communauté locale dans ces pays est pourtant bien moins active qu’en France :
moins de 30 % des arrêts étaient déjà dans OpenStreetMap avant l’enrichissement initial réalisé par Entur.
À l’inverse en France, le projet BATO, une étude collégiale réalisée en 2016 à la suite de la réunion annuelle des contributeurs OpenStreetMap avait montré qu’il y avait plus d’arrêts dans OpenStreetMap que dans les bases disponibles en open data.
La France est d’ailleurs dans le top 5 des pays les plus actifs en termes de contributions à OpenStreetMap.
De nombreuses solutions restent à inventer pour co-construire une meilleure information voyageur en s’appuyant sur la communauté OpenStreetMap. Jungle Bus apporte sa pierre à l’édifice pour que cette vision devienne réalité.
Vous aussi, vous voulez utiliser le potentiel d’OpenStreetMap et de sa communauté pour enrichir vos données de mobilité et améliorer l’information voyageur ? Contactez-nous !
Bravo la Norvège 🙂
Vivement la même chose en France pour fluidifier tout ça !
Sorry to grave dig but I only saw this article now. I would also like to point out that the effort to convert and import our national stops database into OSM was done by the OSM user « NKA » and the script he uses is also open source: https://github.com/osmno/nsr2osm. However, Entur harvests the edits made by other OSM users and scrutinizes them before updating the national database.
It converts NeTEx to OSM-XML.
Our NeTEx-based stopplace database is also open-source software (https://github.com/entur/tiamat)