OpenStreetMap permet d’offrir une représentation cartographique et numérique de son territoire, de ses espaces verts à ses bâtiments en passant bien sûr par ses lieux de mobilité. Mais saviez-vous qu’il peut également être utilisé pour décrire très précisément les conditions d’accès pour des personnes touchées de handicap ?
L’intérêt de la communauté OSM pour le sujet est d’ailleurs très ancien : depuis 2010, le site wheelmap.org permet d’indiquer si un commerce est accessible pour les personnes en fauteuil roulant. En 2011 déjà, Florian Lainez de Jungle Bus organisait des « cartoparties », événements de collecte de données sur le terrain ; en 2018, Florian animait un projet du mois pour inviter la communauté française à renseigner des informations sur l’accessibilité PMR des toilettes publiques.
Aujourd’hui, au delà des informations ponctuelles sur des lieux ou des équipements, on peut utiliser OpenStreetMap pour tracer et qualifier des trottoirs et des cheminements piétons. C’est donc l’ensemble de la chaine de déplacement qui peut être renseignée et partagée librement.
Ces données sont d’ailleurs déjà utilisées par des acteurs de l’écosystème de l’accessibilité. On peut citer entre autres SonarVision qui propose une application de guidage pour personnes malvoyantes ou aveugles ou encore l’application de calcul d’itinéraires Eazyway utilisée durant le championnat de Parathlétisme à Paris en juillet 2023.
Précision et ergonomie
L’écosystème OpenStreetMap dispose d’une palette d’outils particulièrement adaptés à la collecte et à la création de ces données si utiles. En effet, le projet s’est historiquement concentré sur la thématique des routes. Ainsi, les outils d’édition standard d’OpenStreetMap permettent très simplement de créer un graphe connecté utilisable pour du calcul d’itinéraire.
Si cette tâche peut sembler complexe et très technique à première vue, OpenStreetMap a su la rendre accessible au plus grand nombre grâce à certains outils bien pensés et particulièrement ergonomiques, à l’image de StreetComplete, l’application mobile parfaite pour les débutants, utilisable sur le terrain pour compléter des attributs. Plutôt qu’une approche classique par formulaire, l’outil pose directement des questions en langage courant et incite l’utilisateur à explorer son quartier pour gagner toujours plus de points.
Le projet OpenStreetMap est par ailleurs très connecté au monde de l’open data et adapte ses pratiques localement en fonction des informations utiles déjà disponibles. Par exemple, si la collectivité a déjà publié un jeu de données sur les places de stationnement PMR, celui-ci peut être utilisé pour compléter et enrichir OpenStreetMap, à l’aide d’outil comme Osmose, que nous avons déjà évoqué dans notre article sur les bornes de recharge électrique.
De plus, l’imagerie aérienne (publiée par la BD Ortho de l’IGN ou via le PCRS) ou encore les photos de rues (notamment issues de Mapillary ou de Panoramax) s’interfacent déjà avec les différents éditeurs et permettent au contributeur d’avoir une vue d’ensemble efficace pour se baser sur des éléments concret et utiles pour son travail de cartographie.
Interopérabilité et obligations légales
En France, la loi LOM confie aux collectivités locales la mission de publier des informations sur l’accessibilité des personnes handicapées afin de leur permettre de préparer leur trajet et de se déplacer sans risque.
Afin d’aider les collectivités territoriales à remplir ces obligations légales, le Ministère des Transports coordonne le développement d’un outil open source de collecte dont la publication est prévue en début d’année prochaine.
Jungle Bus participe à ces développements, aux côtés de 3 autres entreprises professionnelles d’accessibilité ou d’OpenStreetMap (Adrien Pavie, Someware et Atipy).
Cet outil permettra de tirer partie du travail déjà réalisé dans OpenStreetMap et pourra être initialisé via un import OSM. Dans ce cas, les arrêts, ERP et cheminements piétons, ainsi que tous leurs attributs utiles pourront alors être importés.
C’est donc une belle opportunité pour les territoires qui utilisent déjà OpenStreetMap, à l’image d’ECLA, une des collectivités pilotes qui teste actuellement l’outil.
Plusieurs agents du service SIG y utilisent en effet fréquemment les données OpenStreetMap et en sont des contributeurs réguliers. Ils pourront ainsi bénéficier du travail déjà accompli sur les commerces, les arrêts de bus et les trottoirs de la ville.
OpenStreetMap est maintenant devenu incontournable pour les données d’accessibilité. De très nombreux acteurs y créent des cheminements, indiquent des lieux et utilisent ces données directement en production, dans leurs outils.
Vous utilisez OpenStreetMap au quotidien et souhaitez savoir comment l’utiliser pour remplir vos obligations légales ?
Jungle Bus peut vous accompagner, contactez-nous !